Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours détesté la poésie. Si quelqu’un arrivait avec un poème la première phrase qui me venait en tête était « c’est ridicule, passer son temps à s’arracher les cheveux avec des règles pour décrire ses sentiments, c’est ridicule ». En secondaire, le programme du cours de français incluait une légère introduction à la poésie et particulièrement son évolution. Légère, pour moi c’était déjà de trop, c’était comme les formules chimiques à retenir, inutile et à s’arracher les cheveux pour rien.
Aujourd’hui, je n’aime toujours pas la poésie (ni la chimie même si je trouve ça, finalement nettement plus utile), mais parfois, un texte me frappe, une série de mots reste gravée en moi. Têtue comme je suis, je n’admettrais jamais avoir été touchée par ce que j’ai toujours détesté. Mais ma carapace de tortue est tout de même fissurée. Bien sûr je ne lirais jamais un recueil de poésie avec plaisir du début à la fin. Pico n’aura jamais une faveur de moi parce qu’il me récite du Rimbaud ou du Verlaine et malheur à celui qui pense m’impressionner en récitant bêtement quelques vers.
Non jamais. Je tiens le romantisme bidon en horreur. A la rose rouge je préfère la marguerite spontanément cueillie dans la prairie. ( mert’ ça rime). Mais revenons à nos moutons.
Peut-être que je n’aime pas la poésie parce que je pense à des stéréotypes tel le poète perdu dans les champs qui tente vainement de trouver le dernier pied à son alexandrin.
Peut-être qu’il y a une poésie que je ne connais pas qui va m’intéresser, j’attends de voir.
Enfait, si je pense à la poésie en cette belle après midi ou un article sur les Bouchers bruxellois au Moyen-âge attend gentiment d’être analysé par la petite étudiante que je suis, c’est parce que après deux ans d’études en histoire. Je me rend compte que les seuls livres que j’ai lu depuis, sont des ouvrages d’économie, de sociologie, d’histoire, des biographies de 600 pages où il ne se passe pas grand-chose, ou plutôt, tu crois qu’il va s’en passer( Marguerite de Valois tout de même) et bien non, l’auteure passe la moitié du livre à démontrer que tout ce que l’on dit de cette reine est faux ou monté en épingle à cheveux.
Virginia Woolf, elle m'intrigue depuis le film The Hours
Donc je me dis que je suis en train de perdre totalement ma maigre culture littéraire (ou autre mot que vous voulez mettre sur : Action de lire des livres autres que ceux imposé par vos responsables de cours). C’est bête hein, être inscrite en faculté de philo et lettres et se rendre compte que l’on a plus le temps de lire les ouvrages que l’on a envie.
Depuis 3 ans, je rêve d’un été où je pourrais ENFIN lire Virginia Woolf, No Logo de Naomi Klein ( débuté, jamais terminé), le chanoine de Locht pour sa réflexion sur l’Eglise, la correspondance de Frida,.. et tant d’autres que je ne demande qu’à découvrir.